Cannabonsaï : Comment cultiver un bonsaï de cannabis ?

À l’heure actuelle, le bonsaï de cannabis n’est qu’un concept expérimental, mais de nombreuses personnes essaient de le concrétiser en dépit du scepticisme général quant à sa compatibilité avec les principes du bonsaï. Pour en savoir plus sur ce projet original, lis la suite de cet article.

On dit que tout ce qui est petit est mignon. Imagine de belles têtes et feuilles de cannabis en version miniature. Ce serait le summum de la mignonitude, non ? Eh bien, non seulement cela, mais ce serait aussi une forme d’art, dans la droite lignée du bonsaï asiatique. Expression botanique des principes philosophiques du taoïsme, le bonsaï tel qu’envisagé par ses maîtres japonais et chinois est un petit écosystème centré autour d’un petit arbre.

Pour ses pratiquants, cet art est souvent l’engagement d’une vie, et il n’est pas rare qu’un bonsaï survive à son « jardinier ». Sa culture réclame une grande patience et beaucoup de travail. Peut-on appliquer ces principes à la culture du cannabis ? Un certain scepticisme est nécessaire, car il existe quelques obstacles biologiques à la culture de bonsaïs de cannabis, même pour un jardinier chevronné.

Un peu d’audace néanmoins ! Nous allons explorer ensemble le monde des « cannabonsaïs », mais commençons par l’histoire fascinante de ces arbres pas comme les autres.

Une petite histoire du bonsaï

En dépit de l’origine japonaise du mot, c’est à la Chine que l’humanité doit l’art de faire pousser des arbres nains dans de petits récipients. Appelés « pun-saï » en chinois, ils existent depuis au moins l’an 700 de notre ère. À cette époque, il s’agissait d’un article de luxe, réservé aux classes les plus élevées de la société.

L’idée de recréer la nature en miniature allait de soi pour les Chinois. Si un paysage était transformé sous sa forme miniature, il devenait plus puissant. Les moines bouddhistes en devenir pouvaient ainsi contempler la nature à une échelle réduite, sous une forme concentrée. Pour tout dire, plus la réplique était petite par rapport à l’original, plus elle devenait sacrée et puissante.

L’introduction du bouddhisme zen au Japon a coïncidé avec une adoption du bonsaï comme pratique botanique. Pour les Japonais, la puissance méditative de l’arbre était aussi importante pour le cultivateur que pour l’observateur, et les maîtres zen voient dans cette pratique une façon de se rapprocher de la nature du Bouddha.

La culture d’un bonsaï est littéralement l’affaire d’une vie, voire même plusieurs. Des années de taille et de façonnage sont nécessaires pour que l’arbre acquière sa forme caractéristique, et il faut encore continuer à en prendre soin par la suite pour qu’il la conserve.

Est-il possible de faire pousser des bonsaïs de cannabis ?

En un mot comme en cent : OUI ! Cela ne veut pas dire que ce ne sera pas un défi ou qu’il n’y aura pas d’obstacles, mais certains cultivateurs un peu fous l’ont fait.

Premier facteur à prendre en compte : le cannabis est une plante annuelle. Une fois que les bourgeons sont prêts, on procède à la récolte avant de planter de nouvelles graines pour la saison suivante. Mais le principe même du bonsaï est de faire pousser lentement un arbre miniature pendant des années. Comment résoudre cette contradiction ?

Tout simplement à l’aide de techniques de régénération ou de « reverdissement ». On récolte une partie des bourgeons de la saison, en laissant le reste afin que la plante puisse recommencer à végéter, avec pour conséquence directe une diminution de leur puissance psychoactive. Mais si l’objectif est juste de pousser des bonsaïs, cela ne devrait pas poser trop de problèmes. On fait ça pour l’amour de la nature et du Bouddha, pas en vue de la récolte.

Il faut en outre bien comprendre l’objectif général du bonsaï, qui est une forme d’art. Il ne s’agit pas simplement de produire une plante miniature, mais de le faire avec grâce. La forme comme l’écorce doivent susciter des émotions esthétiques intenses. Et même si nous aimons tous les plantes de cannabis, il faut reconnaître qu’elles n’ont pas les mêmes qualités qu’un érable japonais et se prêtent moins bien à de telles manipulations.

Un jardinier désireux de produire des cannabonsaïs doit aussi posséder un sens du détail nettement plus affûté que le simple amateur de weed. Pour donner à la plante une forme intéressante, il faudra être très précautionneux dans la manipulation de la tige principale. Bien utilisés, la technique du Low Stress Training (LST) et l’élagage permettent de donner à la plante l’aspect d’un arbre traditionnel. Mais pour inscrire son bonsaï dans la durée et lui permettre de survivre, il faut couper les bourgeons les plus importants chaque année.

6 conseils pour faire pousser des cannabonsaïs de qualité

Chez WeedSeedShop, nous sommes des novices en matière de bonsaï mais on peut dire que nous touchons notre bille en matière de cannabis. Sans pouvoir prétendre à la sagesse millénaire des moines bouddhistes, nous avons compilé quelques conseils de bon sens au carrefour de ces deux domaines d’expertise botanique.

1. Choisis une variété appropriée

Un cultivateur d’élite pourrait s’en tirer avec n’importe quelle variété, mais nous allons partir du principe que tu n’en es pas (encore) un. Tu te faciliteras grandement la vie en optant pour une variété à dominante indica, touffue et de taille modeste, plutôt qu’une sativa prête à monter jusqu’au plafond pendant sa phase végétative.

2. Utilise la technique du LST

Si ton objectif est de faire pousser un cannabonsaï, tu ne pourras pas faire l’économie du Low Stress Training. Un principe de base est d’attacher ta plante au pot pour manipuler la direction des tiges.

3. Taille régulièrement

Bien qu’indispensable, le LST ne suffit pas à donner un contrôle réel sur la forme de la plante. Tu devras la tailler régulièrement pour qu’il prenne la forme que tu désires.

4. Échange avec d’autres amateurs

Sans mauvais jeu de mot, la communauté du cannabonsaï est florissante en ligne, et elle peut se targuer de proposer un contenu des plus pédagogiques et stimulants. Le forum Cannabonsai de Reddit est un endroit privilégié pour poser des questions et recevoir des informations de qualité.

Sur Instagram, tu peux également consulter les @cannabonsai_academy ou @budzaiofficial. Remplis de photos magnifiques ainsi que de conseils et suggestions avisés, ils devraient t’occuper pendant de longues heures.

La pratique demeurant la meilleure façon de progresser, n’hésite pas à partager tes créations en y accolant le hashtag #cannabonsai , assorti d’un petit #wssfam si tu veux que nous y jetions un coup d’oeil !

5. Sois créatif !

La forme finale d’un bonsaï dépend intégralement de la volonté et des efforts de son jardinier. Point de rencontre du génie de la nature et de celui de l’humain, le bonsaï a besoin de discipline, mais aussi de créativité – la tienne !

6. La beauté est fille de la patience

Ce conseil est quelque peu superflu, tant la culture du bonsaï est en elle-même une école de la patience. Ce n’est pas pour rien qu’on associe cette pratique au bouddhisme zen ! Si une plante de cannabis traditionnelle demande quelques mois d’efforts, un cannabonsaï te maintiendra occupé pendant des années. Ne sois pas impatient, cela irait à l’encontre du but recherché.

7. Le processus importe autant que le résultat

Bien qu’ancrée dans la terre, la culture du bonsaï a une dimension spirituelle indéniable. Des dizaines d’années sont nécessaires pour en maîtriser les tenants et les aboutissants. Elle est encore relativement nouvelle dans le monde du cannabis, et devrait selon toute vraisemblance rester une curiosité. Mais pour ceux qui sont fascinés à la fois par les bonsaïs, le cannabis et la culture en général, il peut s’agir d’un projet annexe des plus enrichissants !

En mettant du coeur à l’ouvrage, le travail sur un cannabonsaï pourrait être une expérience passionnante et source d’un respect profond pour la plante. T’y es-tu déjà essayé, et qu’en as-tu pensé ? Était-ce une révélation, ou une corvée ? Fais-nous part de tes anecdotes dans les commentaires !

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    Sera Jane Ghaly

    Si je devais me décrire en quelques mots, je dirais que je suis une nomade assoiffée d’aventure. Née à Melbourne en Australie, j’ai vécu de nombreuses renaissances aux quatre coins du monde. Je suis positivement obsédée par les mots et les langues, et je m’en sers pour naviguer au travers des multiples dimensions de l’expérience humaine. Mon intérêt pour le cannabis a commencé aux États-Unis, et depuis je parcours le monde avec l’herbe comme boussole et source d’inspiration. La douce Marie-Jeanne m’a conduite de cérémonies shamaniques dans la forêt amazonienne en rituels enfumés avec des Babas en Inde.
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