Quand un cultivateur découvre que la supplémentation en CO2 peut aider à maximiser les rendements, il est tenté d’en inonder son espace de culture. Malheureusement, ce n’est pas si simple. Pour que la supplémentation en CO2 soit efficace, il faut s’assurer que la configuration est correcte. Tout sera expliqué dans cet article !
- Comment les plantes de cannabis utilisent-elles le CO2 ?
- Le bon ratio lumière/CO2
- Quelle est la bonne quantité de CO2 ?
- Préparer l’espace de culture
- 1. Augmenter la température
- 2. Sceller l’espace de culture
- 3. L’humidité doit rester basse
- 4. Avoir assez de lumière
- Comment ajouter du CO2 à l’espace de culture
De nombreux producteurs de cannabis commencent à expérimenter avec le CO2. L’objectif est que les plantes poussent plus vite et donnent de meilleurs rendements. Utiliser le CO2 implique de connaître la biologie du cannabis et son développement, et de manipuler l’environnement pour répondre correctement à ses besoins.
C’est parfait en théorie, mais trop de gens utilisent du CO2 sans obtenir les résultats attendus. La raison est simple : ils ne l’utilisent pas correctement, en conjonction avec les bonnes lampes ou dans les bonnes quantités. Malheureusement, il ne suffit pas d’injecter du CO2 supplémentaire dans l’espace de culture.
L’achat de l’équipement pour injecter du CO2 est coûteux, alors autant ne pas faire d’erreur. On espère que ce guide t’aidera à utiliser correctement le CO2 pour le bonheur de tes plantes, et qu’elles te donneront en retour beaucoup de bonne weed !
Comment les plantes de cannabis utilisent-elles le CO2 ?
On peut se représenter le CO2 (dioxyde de carbone) comme de l’air pour les plantes. Tandis que les humains respirent de l’oxygène et expirent du CO2, les plantes font exactement le contraire. C’est pourquoi une forêt tropicale de la taille de l’Amazonie a reçu le surnom de « poumon de la planète ». Quand nous parlons de CO2 pour les plantes, nous parlons de quelque chose que les plantes utilisent conjointement avec la lumière pour convertir les deux en nourriture.
Ce processus s’appelle la photosynthèse : la conversion du CO2 en sucres par les plantes. Ces sucres sont le type de nourriture que les plantes utilisent pour que leurs fleurs poussent. Sans CO2, les plantes – toutes les plantes – suffoqueraient littéralement.
La lumière et le CO2 sont deux éléments essentiels du processus de photosynthèse et les quantités nécessaires sont relatives. S’il y a beaucoup de lumière, plus de CO2 donnera aux plantes une meilleure photosynthèse. Cependant, s’il n’y a pas beaucoup de lumière, l’ajout de CO2 ne fera aucune différence. Et si le CO2 dans l’environnement est abondant, il devrait en être de même pour la quantité de lumière.
Le bon ratio lumière/CO2
C’est là que de nombreux producteurs vont faire l’erreur de gaspiller de l’argent pour le CO2. Comme nous l’avons mentionné, les quantités doivent s’accorder de façon logique pour que cet ajout ait le moindre effet. Si tu utilises des lampes de croissance à faible puissance, telles que des lampes fluorescentes, il n’y a pas besoin d’ajouter du CO2. Il y a déjà assez de CO2 dans l’air pour que tes plantes convertissent toute la lumière qui leur est donnée en nourriture.
Cependant, si tu augmentes la puissance de ton éclairage en utilisant des LED ou des lampes HPS, les plantes recevront beaucoup plus de lumière. Et c’est dans ce contexte que du CO2 supplémentaire permettra de convertir cette lumière en alimentation.
En vérité, il n’y a littéralement aucun intérêt à ajouter du CO2 dans l’espace de culture si tu n’utilises pas de lampes LED ou HPS. Pour que les plantes bénéficient du CO2 ajouté, le système d’éclairage doit être en adéquation.
Quelle est la bonne quantité de CO2 ?
En général, la concentration en CO2 de l’air qui nous entoure est d’environ 400 parties par million (ppm). Cependant, lorsque les plantes ont évolué il y a des millions d’années, il y avait beaucoup plus de CO2 que cela. Elles ont gardé cette capacité à consommer beaucoup plus de CO2 que ce qui est présent dans l’air.
(un détail amusant : s’il y avait plus de CO2 dans l’air que ce que les plantes pourraient consommer, alors les humains courraient réellement le risque d’être empoisonné par celui-ci)
Les plantes peuvent utiliser jusqu’à 1500 ppm de CO2 pour le processus de photosynthèse. Cela signifie qu’en ajoutant du CO2 dans l’espace de culture, on peut maintenir des niveaux allant jusqu’à 1500 ppm. Tout ce qui va au-delà sera du gaspillage, parce que les plantes ne pourront pas s’en servir pour la photosynthèse.
Si tout le reste de ton espace salle de culture est optimisé pour la weed et les gros rendements, le CO2 sera encore plus efficace. Quand une plante est saine et robuste, son processus de photosynthèse est fort dans tous les cas. Si c’est une plante faible, alors l’ajout de CO2 est un coup d’épée dans l’eau.
La chose la plus importante est que l’espace de culture soit à la hauteur. Les plantes doivent être en bonne santé, recevoir suffisamment de lumière et d’eau, et le sol ou milieu de culture doit être de qualité supérieure. Ce n’est qu’alors que l’ajout de CO2 fera la différence.
Préparer l’espace de culture
Il y a plusieurs façons d’y parvenir, et plusieurs facteurs différents à considérer. Le CO2 ajouté fonctionnera mieux à des températures plus élevées, donc il faut le prendre en compte. Examinons tout d’abord quelques-unes des modifications que tu peux apporter à ton espace de culture pour le préparer au CO2.
1. Augmenter la température
Si tu veux aller jusqu’à la limite maximale de CO2 (1200-1500 ppm), il faudra augmenter la température dans ta pièce de culture. On vise en général une température d’environ 25-28°C, mais l’ajout de CO2 nécessite des températures comprises entre 30 et 35°C. C’est une augmentation de température importante, alors assure-toi de garder un œil sur tes plantes pour t’assurer qu’elles ne sont pas affectées de façon négative.
2. Sceller l’espace de culture
Cette modification est facultative si tu ne disposes pas déjà d’un espace de culture scellé. Si tu commences à pomper beaucoup de CO2 dans l’air, il pourrait s’échapper et tu pourrais gaspiller beaucoup d’argent en maintenant ces niveaux de CO2 élevés. Cependant, si tu décides de sceller l’espace de culture, réfléchis très soigneusement à la façon de maintenir les niveaux de chaleur et d’humidité à l’intérieur.
3. L’humidité doit rester basse
Pour la plupart des cultivateurs, cela est déjà pris en charge. Toutefois, si tu décidez de sceller l’espace de culture, alors tu dois vraiment t’occuper du niveau d’humidité. Garde-le en dessous de 60-70% pour qu’aucune moisissure ne commence à attaquer les plantes. Si nécessaire, utilise un déshumidificateur.
4. Avoir assez de lumière
Comme mentionné plus haut, s’il n’y a pas assez de lumière, tout le CO2 ajouté ne fera aucune différence. Fais donc en sorte qu’il y ait beaucoup de lumière dans l’espace de culture – entre 7 500 et 10 000 lumens par pied carré. L’emballage de tes lampes devrait indiquer combien de lumens sont libérés par pied carré. Ajoute maintenant autant de lampes à la zone que nécessaire pour t’assurer qu’il y a au moins 7 500 lumens par pied carré.
Notons en outre que l’ajout de lampes aidera également à maintenir une température élevée dans l’espace de culture.
Comment ajouter du CO2 à l’espace de culture
Maintenant que tu sais à quoi doit ressembler ta salle de culture avant de dépenser beaucoup d’argent pour acheter de l’équipement nécessaire à l’ajout de CO2, il est temps de dépenser cet argent ! Il existe des moyens bon marché, comme l’utilisation de glace sèche. Mais ce n’est pas recommandé.
Si tu veux faire ça dans les règles de l’art, il te faudra acheter un générateur de CO2 ou du CO2 comprimé. Les deux sont chers, mais ils valent le coup si tu les utilises correctement.
Un générateur de CO2 utilise un carburant comme le propane pour produire du CO2, alors que le CO2 comprimé tient dans un réservoir plein, afin d’être dispersé sur la zone de culture. Les deux systèmes peuvent être complètement automatisés, de sorte qu’une fois que tout est mis en place, il n’y a quasiment plus rien à faire.
Les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Un générateur de CO2 utilise une méthode de combustion qui pose des problèmes de sécurité. De plus, tu risques de produire une quantité dangereuse de monoxyde de carbone, ce qui n’est bon ni pour toi ni pour les plantes.
D’un autre côté, un réservoir de CO2 comprimé peut être très suspect quand on le transporte. Dans certains pays, tu auras même besoin d’une licence pour acheter du CO2. Et en cas d’incendie, il peut aussi exploser.
Donc, il y aura toujours un risque en utilisant du CO2, mais le moyen le plus sûr et le plus efficace est d’acheter du CO2 comprimé. C’est le plus cher à mettre en place, mais probablement la meilleure solution.
1. Le CO2 voyage de haut en bas
Le CO2 est beaucoup plus dense que l’air, il est donc soumis à la gravité. Si tu places ton générateur ou réservoir de CO2 sur le sol de ta pièce de culture, tes plantes n’en recevront jamais. Il devrait « pleuvoir » d’en haut. Avoir un ventilateur peut aider à le faire circuler avant qu’il n’atteigne le sol.
2. Éteins-le la nuit
Tes plantes n’ont pas besoin de CO2 la nuit car il n’y a pas de lumière ! Tu peux automatiser le CO2 comprimé ou le générateur de CO2 pour que l’appareil s’éteigne une demi-heure avant la fin des heures d’éclairage et se rallume une demi-heure après qu’elles aient repris.
3. A ne surtout pas inhaler
Essaye de ne pas respirer le CO2 que tu injectes dans ton espace de culture. Tu n’es pas une plante, le CO2 est quelque chose que tu expires. Il est dangereux pour un être humain de respirer trop de CO2. Même si sa présence dans ta salle de culture n’atteint pas un niveau dangereux, autant rester prudent.
4. Réserve le CO2 pour la phase végétative principalement
Le moment le plus efficace pour utiliser le CO2 est pendant que tes plantes végètent. Cela devrait accélérer nettement leur croissance, elles développeront plus de tiges pour la production de bourgeons.
Il est possible de continuer à utiliser le CO2 pendant les 2-3 premières semaines de la floraison. Cependant, la plupart des professionnels disent qu’au-delà, le CO2 supplémentaire ne sert à peu près à rien pour la production de bourgeons.
Ajouter du CO2 à ton espace de culture peut avoir un impact positif important si c’est fait correctement. Mais si tu fais des erreurs, cela peut te coûter beaucoup d’argent sans aucun avantage réel pour tes plantes. As-tu déjà essayé ? Quels ont été les résultats ? Explique-nous dans les commentaires !
Le CO² peut être très intéressant sur le rendement comme décris ici.
Je viens d’apprendre un élément à prendre en compte que je connaissais pas. J’ai fait beaucoup de recherche sur le net, il y a une dizaine d’années avant de l’utiliser et pour bien l’utiliser.
La première fois, j’avais pas mal fais les choses exceptées sur l’hermétique de mon placard (fais en MDF) qui n’étais pas à 100% étanche mais pas loin. Résultats, je n’ai pas trop vu la différence . Et je n’avais pas encore trouvé d’appareil digital qui pouvait me lire la quantité de ppm.
Au deuxième essai, j’avais rendu hermétique à 100% mon placard. J’ai siliconé tous les angles de celui-ci. J’étais arrivé à trouvé un lecteur de ppm sur le net pouvant mesurer précisément le taux de CO². C’était génial. Je libèrais en moyenne 1300ppm. La phase végétative et début de flo. Résultats: J’ai fait une très bonne récolte avec des grosses buds bien résineuses. Résultats obtenus et très satisfaisant.
Précision ma lumière était et est toujours une 600w. Placard 1,2m x 1,2m x 2,3m.Le système de diffusion est fait avec un tuyau 6 mm pour CO² en forme d’ovale relié par des T et plusieurs trous percés tout le long du tuyau. Il est bien sûr suspendu en hauteur,accroché au plafond. Un diamètre plus gros serait mieux. Je cultive en hydro ou en aéro. Meilleurs résultats.
Mais avant de se lancer avec l’idée de mettre du CO² dans sa culture, il faut déjà maîtriser parfaitement les autres paramètres de base.(température,humidité,ventilation…)
Je trouve indispensable d’avoir un lecteur de ppm pour le CO², ça vous facilite la vie, et pour le reste, il n’y a qu’à suivre à la lettre cette article complet et bien expliqué.
D’autres détails a ajouter:
le CO² utilisé est comprimé (rechargement chez un distributeur de boissons)
La température est de 32°/33° lors de l’utilisation.
L’extraction de l’air se coupe pendant 45min.
Je fais des cycles de diffusion de CO² d’à peu près 15 min (jusqu’à obtenir mes 1300ppm)
Ensuite, je fais tourner l’extraction pendant 1h15min.
Je répète ce cycle pendant la période « jour ».
Prévoir une plus grande consommation de solution nutritive. Tout pousse plus vite.
Bonne culture.