Si elle n’est pas encore répertoriée au guide du routard, la consommation de cannabis ressemble à de nombreux égards à un voyage, avec ses étapes et ses passages obligés. Dans cet article, nous tentons de décomposer la défonce en 7 étapes et de mettre en évidence ce à quoi tu peux t’attendre à chacune d’entre elles.
Pour la plupart des amateurs de cannabis, l’expérience de la défonce est en fait un ensemble de moments distincts, que nous avons pourtant du mal à distinguer en raison… eh bien, de la défonce même ! Pourtant, consommer du cannabis revient à visiter un pays exotique et ses attractions, même si en cas de bad trip il peut s’agir des cachots plutôt que des palais !
Afin de mieux comprendre les effets d’une substance aussi psychédélique que le cannabis, nous allons les décomposer en plusieurs étapes. Tu devrais t’y reconnaître si tu consommes du cannabis, et si tu n’en consommes pas… On peut espérer que cet article te donnera envie d’essayer !
Étape 1 : Ça monte ou pas ?
Grand classique des novices dans l’usage du cannabis : l’incrédulité dans les premières minutes après la consommation. Qu’il soit fumé ou mangé, il semble qu’il y ait une période juste après le moment de la consommation deux où on a l’impression qu’il ne se passe rien C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de comestibles.
À ce stade, la défonce est si subtile qu’on peut parfois se demander si on n’est tout simplement pas tombé sur un pochon médiocre… Et la majorité des gens va bien entendu continuer à tirer sur le joint ou avaler un cookie de plus. Pour une raison quelconque, personne ne semble supposer qu’il faille tout simplement attendre un peu.
Étape 2 : Waaaaah, ça monte !
Nous voici désormais dans la première véritable étape de la défonce. Impossible de nier qu’il se passe quelque chose, et c’est même comme si tout arrivait en même temps. Le corps s’alourdit en même temps que les pensées fusent à la vitesse de la lumière.
Le passage de la phase précédente à celle-ci peut donner l’impression d’une absence totale de transition. D’une seconde à l’autre, VLAM ! La défonce est là.
Autant dire que ce n’est pas le moment de faire de la soudure ou du tricot, mais bien plutôt celui de se poser dans le canapé et d’observer ce qui se passe.
Étape 3 : Le bonheur
Il n’est pas étonnant que le THC provoque une sensation de félicité. En effet, le cerveau humain produit un neurotransmetteur du nom d’anandamide, qui ressemble étrangement de très près au THC. Certains l’appellent même la molécule du bonheur. Cet endocannabinoïde est littéralement la raison de la présence d’un récepteur CB1 juste après la barrière hémato-encéphalique dans laquelle le THC s’insère si bien.
On n’est pas bien, paisible, à la fraîche ? Après des minutes qui ont semblé des heures au cours desquelles tu remettais en question le monde, la physique et jusqu’à tes propres relations familiales, te voilà de l’autre côté, avec un sourire béat sur les lèvres.
Quand on fume à plusieurs, c’est généralement le moment où quelqu’un sort une guitare ou bien les fous rires commencent.
Étape 4 : La résolution de tous les problèmes de l’univers
En elle-même, cette étape n’est pas exclusive au cannabis, car toutes mes expériences psychédéliques comprennent de tels moments de profonde contemplation. L’esprit devient si malléable et façonnable que tout est possible, et des problèmes qui semblaient insolubles voient soudain les solutions les plus créatives s’imposer.
À cet instant, toutes les équations sont calculées, toutes les bases de données mises en branle, et on en vient à se demander si ce n’est pas ainsi que les grandes questions de l’histoire de l’humanité ont trouvé leurs réponses !
La plupart des consommateurs de cannabis apprécient ce moment de pure sérénité et de contemplation, sans la moindre nervosité ou anxiété. On pourrait s’avancer à dire qu’il s’agit de l’orgasme du cannabis !
Étape 5 : Impossible de rester tranquille !
Est-ce que tu as déjà rencontré ces gens pressés de faire le ménage, la cuisine pour la semaine, et des courses en ville, après avoir fumé du cannabis ? Ce n’est pas la réaction la plus commune, mais on peut supposer qu’ils sont restés bloqué à l’étape 5.
Si la récréation n’est pas totalement finie, la béatitude de la phase précédente s’est envolée et on ressent soudain un besoin irrépressible de bouger. Si tu as l’habitude du cannabis, tu connais la suite et tes pas pourraient bien t’emmener jusqu’à la pâtisserie la plus proche… Si tu es plutôt novice, tu iras peut-être observer les plantes dans ton jardin, ou tu joueras avec ton chien. Et bien sûr, tu te demanderas peut-être s’il n’est pas temps de rouler un autre joint. Une chose est certaine en tout cas : impossible de rester assis, il faut faire quelque chose !
C’est à ce moment-là que certaines personnes peuvent commencer à ressentir de la tension, de la nervosité, de l’anxiété ou de la paranoïa. L’afflux soudain d’énergie peut se traduire par une expérience mentale assez désagréable. Mais la plupart des gens traversent cette phase sans trop de difficultés, juste en s’occupant.
Étape 6 : À vos frigos, la foncedalle débarque !
La foncedalle est une vieille amie des fumeurs de cannabis. Certains se disent à chaque fois qu’ils vont résister à la tentation d’engouffrer tout ce qui peut leur passer entre les mains (sans y parvenir), tandis que d’autres l’attendent avec impatience et seraient presque prêts à s’affamer avant !
Il ne faut cependant pas confondre la foncedalle avec la faim. Les deux n’ont rien à voir : la faim signifie que le corps a besoin d’énergie pour le bon fonctionnement de ses processus cellulaires. La foncedalle est un acte de pur hédonisme.
Tu peux prévoir à l’avance de quoi calmer tes envies et bien remplir le frigo et les placards… Ou bien te laisser aller aux plaisirs de l’expérimentation (« du chocolat et du fromage de chèvre sur une biscotte ? Allons-y ! »). Quand la foncedalle me prend, j’ai un peu l’impression de dérober la nourriture de quelqu’un d’autre et de la détourner de son but premier… Mais c’est si bon !
Étape 7 : On roule le prochain ?
L’absorption de grandes quantités de nourriture diminuerait-elle légèrement l’effet du cannabis ? Peut-être est-ce dû l’énergie consacrée à la digestion, ou peut-être est-ce simplement l’ordre naturel des choses. Mais il semble assez courant chez les fumeurs de rallumer la pipe, le bang ou le joint une fois que l’envie de tout dévorer s’estomte.
Et pourtant, on hésite un peu à franchir le pas. L’effet sera moins puissant la seconde fois. Mais ne sera-t-il pas plus facile à gérer, alors ? Allez, pour la science ! C’est ainsi qu’on repart pour un tour de manège de plus… À condition qu’il reste de l’herbe !
Nous avons fait de notre mieux, mais on pourrait évidemment détailler encore plus l’expérience de la défonce. Certaines sous-étapes et escales se cachent certainement dans notre liste. N’hésite pas à nous les signaler en commentaire. C’est la beauté de l’expérience psychédélique : qu’on soit prêt ou non, elle nous emmène en voyage !