Tu serais surpris si tu savais le nombre de variétés de cannabis populaires qui sont les fruits de mutations, rares et accidentelles mais fort bienvenues ! Il est important pour les cultivateurs d’être conscients de la possibilité de ces mutations, alors pour en savoir plus lis cet article !
Comme dans n’importe quel métissage, des mutations peuvent avoir lieu. On ne parle pas ici des expérimentations volontaires de cultivateurs aventureux, mais du genre qui se produit par accident. Elles peuvent prendre des formes diverses, et bien que de prime abord on puisse les voir comme des problèmes, les cultivateurs s’y intéressent forcément. Parfois ces mutations accidentelles donnent un produit plus puissant ou au rendement plus élevé.
Les mutations sont intéressantes parce qu’elles ont souvent lieu de façon spontanée, sans avertissement, et parfois la surprise est des plus plaisantes. Cependant, elles nécessitent un grand soin pour être isolées et reproduites à plus grande échelle. Ceci peut créer une suite de mutations non-désirées se répandant dans le monde du cannabis (scénario catastrophe). Dans tous les cas, la sélection est une opération délicate. Voici quelques mutations (certaines plus fréquentes que d’autres) qui peuvent se produire dans un plant de cannabis !
Le cannabis Ducksfoot
Le cannabis Ducksfoot est le résultat d’une mutation accidentelle dont un cultivateur australien a tiré avantage en la développant comme une variété à part entière. On parle de « Ducksfoot » (patte de canard) pour décrire le réseau de feuilles semblables à des pattes qui se développe, différent des feuilles qui ressemblent à des doigts qu’on retrouve en général sur du cannabis.
Elle graine est cultivée pour l’aspect esthétique intéressant de ces feuilles, mais aussi pour d’autres différences génétiques : les cannabinoïdes présents, le rendement et l’aspect général de la plante. Ce sont généralement des sativas, mais certaines variétés sont indicas. Ceci suggère que la mutation Ducksfoot peut se produire dans de nombreuses variétés différentes, et n’est pas spécifique à celle où on l’a découverte.
On parle de « Ducksfoot » parce que la forme des feuilles ressemble aux pattes d’un canard. Cette mutation étrange est le produit d’un gène récessif, ce qui signifie qu’en cas de métissage avec une autre variété il n’y a qu’une chance sur trois qu’elle les aura.
La Ducksfoot peut être tout à fait camouflée jusqu’à la fin de la floraison. Elle ne ressemble que très vaguement à un plant de cannabis. C’est une des raisons de son succès auprès des cultivateurs : c’est l’une des variétés les plus faciles à camoufler visuellement, même pendant la floraison.
La bigarrure
La bigarrure est certainement l’une des plus belles mutations possibles sur un plant de cannabis, même si n’est pas forcément considérée comme désirable si elle est trop importante. La bigarrure désigne l’albinisme partiel ou complet du cannabis, c’est-à-dire qu’il devient tout blanc. Dans le meilleur cas, seules certaines parties des feuilles sont blanches, ce qui crée des motifs incroyables. Parfois la feuille sera coupée en deux au niveau des couleurs.
Ceci a lieu quand la plante n’est pas capable de produire de la chlorophylle. Cette mutation génétique a lieu sur le gène qui exprime la capacité de la plante à produire de la chlorophylle. Ce gène est généralement désactivé dans certaines parties de la plante, ce qui les rend blanches. Elle peut se retrouver sur les feuilles ainsi que sur certaines tête de bourgeons.
Dans les cas les plus extrêmes, toute la plante peut virer albinos. Elle ne survit généralement pas très longtemps, car en l’absence de chlorophylle elle ne peut pas produire les sucres pour survivre et grandir. Ces plantes bigarrées auront généralement des récoltes moins importantes, car une baisse de la capacité de photosynthèse rend la croissance bien moindre. Il existe cependant des plantes bigarrées qui poussent bien.
La phyllotaxie en volutes
Les feuilles de cannabis montrent déjà le genre de géométrie qu’on ne trouve que dans la nature, mais cette mutation relativement commune est encore plus spéciale. La où un plant de cannabis normal aura généralement deux feuilles à chaque nodule (l’une en face de l’autre), là il y en trois, à un angle de 120 degrés les unes des autres, qui créent de beaux motifs de feuilles de cannabis.
Ceci génère une branche en plus à chaque nodule, et les plantes en question sont généralement très touffues. C’est pourquoi les cultivateurs prennent ce gène et tentent d’amener son expression dans d’autres variétés de cannabis, avec l’idée que ces branches en plus seraient la cause d’une récolte plus importante. Certaines variétés ainsi modifiées ont en effet eu de meilleurs rendements. Cette mutation génétique est en tout cas généralement inoffensive pour la plante.
Les semis jumeaux
Voici une autre mutation assez commune. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une graine unique qui produit deux semis. Au premier abord on pourrait croire qu’il y a un problème avec la graine, mais en fait non. C’est au contraire une très bonne mutation, puisqu’elle peut donner deux plantes au lieu d’une. Ceci ne peut avoir lieu que si on s’y applique avec soin. Autrement, la plante la plus forte consommera tous les nutriments et la nourriture et la plus faible dépérira.
Quand ceci a lieu, le cultivateur enlève délicatement l’enveloppe de la graine et sépare les deux plantes qui ont commencé à pousser. Elles devraient toutes deux grandir et il y a des observations génétiques intéressantes à faire : l’une d’elle sera la fille de ses deux parents, et l’autre un complet parfait de sa mère !
Certaines graines donnent trois semis, mais c’est une mutation beaucoup plus rare.
La vigne cannabique
Cette mutation est particulièrement intéressante et peu commune. On ne l’a observé que lors d’une tentative de croisement avec une autre mutation génétique, et pas dans tous les cas. Le résultat est un entrelacement des tiges entre elles qui ressemble à une vigne.
Cette mutation a commencé avec une plante déjà mutante, à Sydney dans les années 1970/1980. Cette variété était très courte et touffue, comme une herbe. Les feuilles en sont très petites (pas plus de 5 centimètres), et elle ne pousse pas beaucoup. On l’a appelé la ABC (pour Australian Bastard Cannabis) et les cultivateurs ont par la suite essayé de la mélanger avec une autre variété plus puissante. C’est au cours de ce processus que l’entrelacement des tiges a été constaté.
Parfois ces vignes poussent jusqu’en haut de la tige et puis recommencent à pousser en direction du sol. Dans le bon environnement, elles commenceront à faire pousser de nouvelles racines dans la terre. Ceci crée une plante très touffue et résistante, avec un gros potentiel. Sans parler du fait qu’elle se cache avec ses vignes !
Les mutation présentées ici ne représentent qu’une partie de ce qui peut se produire en la matière. Étant donné l’intérêt qui leur est porté, on peut s’attendre à ce que de nombreuses variétés encore inconnues voient le jour !